Qu’est-ce que le stress ? C’est notre réaction face à une perception.
Le stress provient d’une différence entre, d’une part, ce que nous perçevons de l’exigence d’une situation, et, d’autre part, ce que nous pensons avoir en stock disponible pour y faire face et y répondre.
Alors bien sûr, on entend que le stress est le mal du siècle, qu’il est constant, partout et grandissant. Mais, si on le ramène à son principe premier, ce n’est jamais qu’une réaction à une perception.
En fait, le stress, c’est la vie. On est toujours en train de réagir à ce qu’il nous arrive. Et heureusement. C’est ce qui nous a permis de nous adapter, d’évoluer, de nous développer. Alors le stress, c’est non seulement la vie, mais c’est peut-être aussi ce qui la préserve. C’est pourquoi il faut dissocier le stress de l’anxiété et de l’irritabilité. Oui, c’est lié ; non, ce n’est pas équivalent.
Ce sont les conséquences du stress qui sont désastreuses. Je le dis à nouveau, le stress, c’est la réponse à une perception.
Et, qu’on se le dise entre nous, si on perçoit et qu’on réagit, c’est qu’on est vivant. Et ça c’est la bonne nouvelle.
Regardons les choses différemment.
En fait, quand il nous arrive quelque chose, nous faisons exactement ce qu’il faut, dans le bon ordre et dans la bonne direction, pour générer du stress à l’intérieur de nous. Nous avons une manière – bien à nous – de nous y prendre pour stresser, et si on ne la connait pas suffisamment, c’est alors elle qui nous contrôle.
Et ça, pour l’instant, c’est la mauvaise nouvelle. Et c’est probablement ce qui fait penser la plupart des gens que ce sont les situations qui les stressent. Mais – attention BreakingNews – il n’y a pas de situation stressante, il n’y a que des interprétations stressantes des situations.
Alors, jusqu’à quel point connaissez-vous votre stratégie de stress ? Quand vous interpretez comme stressante une situation, savez-vous tout ce que vous faites, mentalement, physiologiquement, et dans quel ordre, selon quelles modalités, et sous quelles conditions, avec quelle fréquence et quelle intensité ? Vous pouvez décomposer tout ça sur papier ?
Et, pouvez-vous voir à quel point une situation, quelle qu’elle soit, déclenche votre flot de pensées automatiques, souvent les mêmes, nourries par vos croyances, toujours les mêmes, alimentés par vos drivers et règles personnelles qui ne vous ont pas quitté depuis… combien de temps déjà ?
Vous ressentez comme chaque pensée génère des sensations et émotions qui sont finalement toujours ce que vous ressentez quand vous pensez ce que vous pensez, toujours de cette même manière ?
Et au fait, pour vous, c’est votre pensée qui vous fait ressentir quelque chose, ou bien vous ressentez d’abord quelque chose, et vous pensez ensuite ? Et, vous savez ce que vous vous dites au sujet de ce que vous pensez à ce moment-là ? Comment vous l’évaluez le décalage entre votre cognition et votre métacognition ? Et vous observez comment tout ça vous fait toujours avoir le même type de comportement ? Dans ces situations qui sont pourtant bien souvent différentes ?
Tout cela peut sembler compliqué, mais c’est très simple en fait. Cela se travaille. On peut agir dessus. Et facilement en plus. Il suffit d’être accompagné pour connaître et maîtriser sa stratégie de stress.
Elle est différente de celle de notre voisin, de celle de nos enfants, de celle de notre patron. Chacun la sienne.
C’est pourquoi les mêmes situations ne stressent pas de la même manière les personnes qui s’y trouvent.
On a tous un programme personnel. Comme une machine. Programmée pour manufacturer, à la chaîne, selon le même codage, des comportements et routines de stress identiques. Des points d’entrée différents, pour des résultats prévisibles.
Plusieurs inputs, un seul output.
On a beau mettre, dans une centrifugeuse, un jour des fraises, le lendemain des pommes, on obtiendra toujours un jus.
Changeons la machine, passons les fruits à la mandoline, on obtiendra un carpaccio, dans un blinder un smoothie.
Alors, offrons-nous un cadeau. Apprenons à gérer, non pas des situations (elles ne dépendent pas de nous !), mais la manière dont nous nous y prenons pour stresser. Et si on ne le fait pas pour nous, faisons-le pour les gens que nous aimons et qui nous entourent, parce que eux, ils n’ont pas demandé à voir l’éponge à cortisol dégoulinante et contagieuse, que nous pouvons être parfois.
Eux, tout comme vous et moi, ils préfèrent voir quelqu’un qui a réussi à transformer son taylorisme stéréotypé, effréné et incontrôlable, en un savoir-faire artisanal, personnel, choisi et conscient, valorisé et durable.
Prends soin de nous, décortiquons notre stratégie de stress, connaissons-la, et contrôlons-la, plus qu’elle ne nous contrôle.
